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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 19:25

Plantes étranges s’il en est, les mucunas, de la famille des légumineuses, sont des grimpantes vivaces ou annuelles, herbacées ou ligneuses comprenant une centaine d’espèces dans les régions tempérées chaudes à tropicales de la planète. Certaines deviennent de grandes plantes très vigoureuses.

Leur floraison est généralement spectaculaire, avec des grappes de grosses fleurs en casque arborant des couleurs vives ou très sombres.

L’espèce la plus courante dans nos jardins (sous des climats pas trop rigoureux) est le Mucuna sempervirens. En effet, cette plante tient dehors jusque dans la région de Lyon où elle peut passer des températures de -15°C environ en situation protégée. On trouve parfois quelques autres espèces cultivées dans les serres des jardins botaniques. Mais le genre reste peu courant dans nos collections.

 

Il en existe plusieurs beaux sujets dans les jardins du sud de la France et un bel exemplaire au jardin botanique de Lyon est planté au pied d’un mur. Celui-ci était taillé chaque année à la limite du mur puis il a été décidé de le laisser pousser, pensant que les hivers froids de la région lyonnaise feraient une taille naturelle. Mais la plante ne l’a pas entendu de cette manière et est rapidement partie à l’assaut du gros ginkgo situé à côté. Ses parties aériennes n’ont jamais gelées et il a fallu faire une taille sévère lorsqu’elles dépassèrent largement les 10 m de haut et commençaient à présenter un danger pour l’arbre.

 

Il faudra donc veiller à planter cette espèce sur un support où il sera facilement possible de la maintenir. En effet, elle peut atteindre 25 m !

Nous avons pu nous en rendre compte en mai 2007 lors de notre passage dans la ville de Baoxing dans le Sichuan en Chine.

Des plants poussaient sur un flanc de colline et recouvraient totalement la végétation arbustive et arborée. Ils étaient en fleurs mais quel fouillis !

On retrouve ce mucuna dans plusieurs provinces de Chine entre 300 et 3000 m d’altitude. Le lieu de collecte de graines par exemple déterminera donc fortement la résistance au froid des plants ensuite obtenus. Il pousse également dans l’Himalaya (Bhoutan, Sikkim, nord de l’Inde, Birmanie) et au Japon. Il est utilisé en médecine, pour faire du papier et en extraire de l’huile et de l’amidon.

 

L’espèce a été décrite à partir d’un échantillon sec, envoyé à Kew de Ichang par A. Henry en 1886. L’échantillon était composé de feuilles, gousses mures et jeunes boutons floraux. La même année, il envoya également des graines. Un plant fut planté dans une serre tempérée de Kew et fleurit en août 1903.

En 1895, E. Ludlow, commissaire du Imperial Customs à Ichang, envoya également des graines à Kew.

 

Si cette plante étonne par sa floraison, il faut s’en méfier. Ses inflorescences, rameaux et gousses sont recouverts de petits poils très irritants pour la peau. A la manière de certains poils de cactus.

Plantée sur une pergola, il sera possible de profiter pleinement des fleurs en grappes pendantes tout en les maintenant hors de portée. Son feuillage est persistant.

La plante n’est pas exigeante sur le sol du moment que celui-ci est bien drainant. Un sol même pauvre conviendra. Il faut donc lui prévoir un support, au soleil ou à ombre légère, à l’abri des vents froids. Une protection peut être utile sur les jeunes plants les premiers hivers.  Il sera prudent de porter des gants à chaque intervention sur la plante.

 

Mucuna-sempervirens.jpg

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12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 19:50

Le genre Betula -les bouleaux - compte environ 50 à 60 espèces réparties en Europe, Asie et Amérique. Le plus connu dans nos jardins est le bouleau blanc d’Europe, Betula pendula (ou Betula verrucosa).

 

L’intérêt des bouleaux réside dans leurs belles écorces très décoratives surtout en hiver. Ils peuvent former de très belles cépées. Ils sont également intéressants au niveau des couleurs en automne et de la rapidité de leur croissance. Ils peuvent aussi s’adapter dans des terrains très humides qui ne conviennent pas à beaucoup d’autres arbres.

 

Les bouleaux peuvent être utilisés en isolé ou en bosquets. Plantés en masse, l’effet décoratif des écorces prend toute sa dimension. Nous avons toujours été impressionnés lors de nos voyages en Asie des lumières qu’offrent les forêts de bouleaux. Je me souviens du mont Fuji au Japon où les troncs blanc pur illuminaient la montagne. Poussant en mélange avec des pruniers à écorces marron, le contraste était saisissant.

Plus récemment, en Corée, les rivières étaient bordées de bouleaux dont les écorces gris-blanc se détachaient en nombreux et fins lambeaux.

 

Betula maximowicziana a une écorce orange pâle à grise, qui pèle par fines bandes. J’aime surtout son feuillage pour ses grandes feuilles cordées et veloutées, très douces au toucher, prenant de belles teintes jaune vif à l’automne. Ses chatons fructifères sont allongés.

Il est endémique du centre et nord du Japon ainsi que du sud des îles Kouriles. Il a été découvert par le botaniste Maximowicz sur l’île de Yezo au nord du Japon (aujourd’hui Hokkaido). Il a ensuite été collecté par le Dr. Mayr dans les montagnes de Nikko sur l’île de Honshu. Il est introduit en Europe en 1888 par J.H. Veitch qui envoya des graines en Angleterre issues d’une collecte à Hokkaido. En 1893, le professeur Sargent donne des graines à Kew qu’il a reçu de « l’Imperial Forest Department of Yezo ».

Le Docteur Shirasawa décrit son bois comme étant dur et il est utilisé au Japon dans la construction ainsi que par les pêcheurs qui s’en servent de torches (faites avec l’écorce) car son bois prend facilement feu même si il est humide.

 

Ses feuilles atteignent 8/14 cm de long et 6/10 cm de large. Les chatons peuvent atteindre 7 cm de long. On le plantera dans tout sol pas trop sec à humide en situation ombragée à ensoleillée dans les régions tempérées. Je trouve intéressant de le planter près d’une allée afin de pouvoir toucher son feuillage velouté.

 

Betula-maximowicziana.jpg

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 20:23

Les pivoines occupent une bonne place dans les jardins chinois et japonais. Ce sont des plantes cultivées depuis des siècles et qui sont très appréciées également dans nos jardins. Il en existe des centaines de variétés mais les espèces sauvages ne sont qu’une trentaine, réparties en Europe et Asie tempérées, NO. Afrique et Amérique du nord.

 

Le Japon ne compte que 2 espèces de pivoines dans sa flore, Paeonia obovata et P.japonica. Les deux sont des plantes herbacées de sous-bois.

Les japonais ont également crée de nombreux hybrides. Vous pouvez en voir sur le lien suivant. Ce sont des photos que j’ai faites dans le jardin botanique de Ofuna, au Japon, en mai 2008 : http://asianflora.com/Horticulture/liste-paeonia.htm

 

Paeonia japonica est une plante des forêts de montagnes poussant sur les îles de Honshu, Shikoku, Kyushu et Hokkaido. C’est donc une plante pour les situations ombragées, contrairement à beaucoup d’autres pivoines qui préfèrent le soleil. A ce titre, elle est intéressante pour les massifs d’ombre. C’est une petite plante, de 30/50 cm de haut seulement, à croissance peu rapide. En mai-juin, ses tiges portent au sommet des fleurs simples, en coupes, d’un blanc pur éclairant vivement les coins sombres. Elle est proche de sa cousine japonaise qui, elle, a les fleurs roses. La flore du Japon distingue une variété, var.pilosa, à feuilles pubescentes dessous. Les deux variétés poussant ensemble, je ne suis pas sûr qu’elle soit encore reconnue.

 

Nous avons vu cette pivoine pour la première fois dans son habitat en mai 2008 au pied du mont Fuji où elle commençait tout juste à fleurir. Elle y poussait en sous-bois. Cette trouvaille fut presque due au hasard car nous étions sur une route que nous aurions du emprunter en bus. Mais à trop trainer dans les forêts pour y admirer la flore, nous avons raté le dernier bus pour la station de Kawaguchiko. Nous avons donc du redescendre à pieds de la montagne et nous avons trouvé ces pivoines à la nuit tombante. Dans notre jardin, nous la cultivons sans problème depuis plusieurs années en sol pas trop sec, humifère, bien drainé, légèrement acide à neutre, à l’ombre d’un petit érable, où elle s’étend lentement.

Sa floraison étant relativement fugace (2 semaines environ), il est préférable de la planter en mélange avec d’autres plantes d’ombre, des Epimedium ou Polygonatum par exemple.

 

Paeonia japonica a été décrite par Makino en 1898 mais sous la forme d’une variété de P.obovata (P.obovata var.japonica). Mais en 1910, Miyabe & Takeda la renomme au rang d’espèce car elle présente plusieurs différences par ses pétales plus concaves et ses stigmates plus courts. On retrouve souvent dans les vieux herbiers la confusion entre ces deux espèces. On la trouve également parfois confondue avec Paeonia lactiflora dans les jardins Britanniques malgré que les deux plantes soient bien distinctes. On peut également trouver dans le commerce des P.obovata forme blanche qui sont en réalité des P.japonica.

Attention également car on trouve en Grande-Bretagne des Paeonia japonica Hort. (signifiant « de jardin ») qui ne correspondent pas à l’espèce type mais, justement, à des variations ou hybrides de P.lactiflora. Les japonais la nomment ‘Yama-shakuyaka’ ou pivoine des montagnes. Le signalement de cette espèce est Corée, nord-est de la Chine, Sakhaline et sur les îles Kouriles doit être clarifié. Les échantillons collectés en 1885 en Corée par exemple, sont de petites plantes au feuillage juvénile et il est impossible de statuer.

 

On peut multiplier la plante par division ou semis de graines fraiches. A partir de la graine, il faut compter 3 à 4 ans pour la première floraison.

 

Paeonia-japonica-30551.jpg

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30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 21:22

Le genre Carpinus, les charmes ou charmilles, compte une cinquantaine d’espèces en Asie, Europe et Amérique. Notre charme commun, Capinus betulus, est une plante résistante, intéressante pour faire des haies dans les jardins de campagne notamment.

L’intérêt des charmes réside dans la diversité et l’ornement de leurs feuillages. On trouve en Asie une multitude d’espèces tout à fait rustiques chez nous dont les jeunes feuilles sont rouge brillant, de formes allongées, avec des ports très souples. On les observe le plus souvent en sujets isolés dans les jardins mais ils peuvent également constitués de belles haies à condition de trouver suffisamment de plants !

Parmi toutes ces espèces, il en est une qui a quasiment le statut de plante mythique, c’est le Carpinus fangiana. Il faut dire que cette espèce est impressionnante et détient le record, au sein du genre, des feuilles et inflorescences les plus longues. Les feuilles peuvent avoisiner les 30 cm de long et les inflorescences atteindre 50 cm !!

 

Autant dire que lors de mes tout premiers voyages en Asie, ce charme figurait dans ma liste des espèces à voir. Et j’ai du me montrer patient ! Il aura fallu attendre mon 5° voyage en Chine pour enfin le trouver.

Pourtant, durant les précédents voyages, nous avions traversé des régions du Sichuan où il est répertorié mais sans jamais l’apercevoir. C’est donc en mai 2007 que nous avons enfin pu nous rendre compte de la beauté de cet arbre. Ce fut presque par hasard car la vallée perdue et sauvage dans laquelle nous en avons trouvé une forêt n’était pas à notre programme. Nous étions dans le Sichuan, dans la région de Baoxing. Pas de route, pas d’habitations, une zone protégée pour le panda et donc une flore intacte. Pour preuve, ces superbes arbres aux mouchoirs tout en fleurs (Davidia involucrata) de 30 m de haut !

Il y avait donc là, au fond de cette vallée, au bord de la rivière, des dizaines de grands sujets de Carpinus fangiana.

Leurs feuillages étaient en effet très impressionnants. Les inflorescences, bien que déjà grandes, n’étaient pas encore à leur taille maximale (nous étions début mai).

Lors d’une halte dans la petite ville de Baoxing (où séjourna Armand David), nous avons trouvé un plan « touristique » de la région. La carte indiquait surtout les temples, chutes d’eau et panoramas. Quelques petits villages y étaient signalés. Ce sont des points de chute intéressants car on y trouve bien souvent un petit logement et ils sont situés en pleine nature, ou en tout cas proches des forêts. Nous en avons donc choisi un au hasard et pris un taxi qui nous emmena, deux heures durant, à travers une petite route sinueuse de montagne, d’abord goudronnée, puis en terre, jusqu’à un petit pont en bois cassé, donc infranchissable. Nous avons du continuer à pieds. Je pense que c’est la première fois que nous trouvions une vallée aussi préservée. Il y avait bien une petite route qui serpentait le long de la rivière autrefois, mais il n’en reste que des traces et des passages effondrés. Nous ne trouverons jamais le « village » que nous avions repéré sur la carte à Baoxing et nous avons du rebrousser chemin à la nuit tombante pour trouver une chambre chez l’habitant dans un petit village en bas de la vallée. Cette vallée mériterait vraiment une visite approfondie d’autant que nous y avons également observé des plantes de la rare hellébore du Tibet (à venir dans cette série). Une expédition automnale y serait intéressante pour y collecter des graines.

 

L’espèce est dédiée à Wen Pei Fang (1899-1983), un naturaliste né dans le Sichuan qui avait fait son Doctorat à Edimbourg en Ecosse. Il travailla de nombreuses années au département de biologie de l’université de Chengdu dans le Sichuan où il collecta énormément de matériel végétal, notamment dans la région du fameux mont Emei. Il étudia plus particulièrement les arbres et surtout les érables et rhododendrons. Il aurait collecté plus de 20.000 échantillons et découvert plus de 100 nouvelles espèces. Ces nombreuses illustrations furent publiées entre 1942 et 1945 dans Icones Plantarum Omeiensium, imprimé par l’université de Chengdu. Il publia également une révision du genre Acer en 1966 et accompli un gros travail sur les rhododendrons chinois. Il a aussi fortement contribué au premier volume de la Flora Sichuanica en 1981.

 

Les premières collectes de l’espèce ont été réalisées près de la ville de Nanchuan dans le SE. du Sichuan, probablement sur les pentes de la montagne Jinfo, bien connue des botanistes. Il a, depuis, été découvert dans divers endroits du Guizhou, du nord du Guangxi et de l’est du Yunnan. Il n’a été introduit en culture qu’en 1991 à partir de graines collectées par le célèbre Mikinori Ogisu dans le sud du Sichuan à 1750 m dans la région de Shanlengyong (à 270 km au sud de Chengdu).

Une seconde collecte a eu lieu en octobre de la même année par John Simmons, Charles Erskine, Charles Howick et William McNamara dans les montagnes Erlang et un arbre fut planté dans l’arboretum de Kew.

Nous avions traversé le massif des Erlang shan en septembre 2005 lorsque nous nous rendions dans l’ouest du Sichuan à Kangding. Notre bus ne s’y était malheureusement pas arrêté (ah si on pouvait conduire en Chine !) mais la végétation était très dense et riche. Celle-ci devenait plus sèche et clairsemée en redescendant sur la petite ville de Luding. Il n‘est pas surprenant que l’espèce s’y trouve également. Cette route est aujourd’hui bien moins fréquentée depuis l’ouverture d’un tunnel.

 

Dans le jardin, on le plantera dans un endroit clair mais non brûlant, à mi-ombre en sol frais. En sol sec, sa croissance sera moins rapide. Il formera rapidement un grand arbuste ou un petit arbre de plus de 5m de haut. Adulte, on peut espérer qu’il atteigne une dizaine de mètres. Il produira des graines viables si deux pieds sont plantés à proximité. On le trouvera donc le plus souvent en plant greffé dans le commerce. Il reste cependant encore rare dans les pépinières.

 

Carpinus-fangiana2.jpg

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26 août 2011 5 26 /08 /août /2011 19:00

Les arbres ou arbustes que l’on appelle communément cognassiers peuvent correspondent à plusieurs espèces et même plusieurs genres. Il y a le cognassier commun (Cydonia oblonga), le cognassier du Japon (Chaenomeles japonica mais aussi C.speciosa et C.cathayensis) et le cognassier de Chine (Pseudocydonia sinensis).

 

Ce dernier donne dans nos jardins un petit arbre très ornemental et utile. Avec le temps, il forme un véritable tronc dont l’écorce se détache par plaques un peu comme un platane ou un lilas des Indes mais nettement plus colorée de brun-gris et jaune. Ses feuilles sont relativement grandes, vert brillant et prennent de belles couleurs à l’automne. Au printemps, il porte de grandes fleurs roses légèrement parfumées. En automne, il porte de gros coings jaunes parfumés. Il n’est pas épineux contrairement au genre Chaenomeles.

 

Le cognassier de Chine compte de nombreux synonymes car il y a souvent eu des confusions avec d’autres espèces. Il a été décrit en 1812 par Thouin à partir d’un arbre cultivé au jardin des plantes de Paris et introduit d’Angleterre ou de Hollande. Il illustra sa description d’une planche en noir & blanc. Lindley fut le premier a publié un véritable article sur cette plante avec une illustration en couleurs, en 1825.

Mais une autre espèce, différente, avait également été introduite de Chine, sous le même nom, et cultivée depuis plusieurs années à Kew Gardens.

Mais la plante de Kew avait des feuilles plus étroites et moins poilues. Il s’agissait en fait de la plante que l’on appelle aujourd’hui Chaenomeles cathayensis et on trouva longtemps la confusion entre les deux espèces dans la littérature sous le nom de Pyrus cathayensis. Donc, attention aux illustrations et légendes dans les vieux périodiques !

En 1899, le directeur de Kew rapporte des fruits mûrs du jardin de Thomas Hanbury à La Mortola qui ont permit d’approfondir les études et la publication de Cydonia cathayensis (maintenant Chaenomeles cathayensis) par Hemsley dans le Icones Plantarum de Hooker. Cydonia cathayensis diffère de C.sinensis par ses feuilles lancéolées et non glanduleuses, par ses grandes stipules, par ses lobes du calice ronds et érigés et par ses fruits plus petits.

Il existe également durant cette période, une grande confusion entre les genres Cydonia (cognassiers) et Pyrus (poiriers) et notamment entre Cydonia sinensis et Pyrus sinensis.

 

A cette époque, Cydonia sinensis est considéré comme une plante peu rustique à réserver aux régions méditerranéennes. La plante a prouvé depuis sa grande résistance au hivers rigoureux et tient jusqu’ –20°C voire en-dessous. Les fruits demandent cependant de la chaleur pour bien arriver à maturité.

 

Aujourd’hui, je trouve qu’il existe encore des confusions. Nous avons donc Pseudocydonia sinensis, appelé autrefois Cydonia sinensis. Tout le monde semble d’accord là-dessus mais la nouvelle flore de Chine le note sous le nom de Chaenomeles chinensis, un ancien nom datant de 1890 !. Il y a également en synonymie Pyrus cathayensis, Pyrus chinensis et Pyrus sinensis. On distingue le genre Pseudocydonia de Chaenomeles par ses tiges non épineuses et ses fleurs solitaires et non en inflorescences.

On trouve aussi en Chine, Chaenomeles cathayensis qui est donc bien une espèce distincte malgré que le nom, non valide, de Pyrus cathayensis soit synonyme du Pseudocydonia.

 

Les chinois le nomme mugua, ce qui signifie « courge ligneuse à peau brillante » et les japonais l’appellent karin qui signifie « poirier à fleurs ».

Son habitat se situe en Chine dans les provinces de Anhui, Fujian, Guangdong, Guangxi, Guizhou, Hebei, Hubei, Jiangsu, Jiangxi, Shaanxi, Shandong et Zhejiang.

Ses énormes coings ne se consomment pas crus mais cuits et donnent d’excellentes compotes ou confitures. Ils sont très agréablement parfumés. Les chinois, japonais et coréens les utilisent en médecine sous forme de sirops.

Il peut être cultivé comme bonsaï.

 

Dans le jardin, on le plantera au soleil ou à ombre légère, dans toute terre de jardin bien drainée. Il supporte bien les sols lourds et calcaires.

Quelques variétés ont été créées comme ‘Dragon Eyes’ à fruits jaunes un peu plus petits et ‘Chino’ à gros fruits vert-blanchâtre.

 

Pseudocydonia.jpg

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24 août 2011 3 24 /08 /août /2011 22:21

Le genre Adonis, de la famille des Renonculacées, comprend une trentaine d’espèces herbacées vivaces ou annuelles. Ce sont généralement de petites plantes poussant en montagne.

 

Adonis amurensis est une plante qui fleurit très tôt au jardin, dès mi-février ou début mars. Elle a des racines charnues d’où émergent les nouvelles feuilles et fleurs chaque printemps. Elle ne dépasse guère les 15 cm de haut au moment de la floraison et peut monter jusqu’à 30 cm à la fructification. Au moment de la floraison les feuilles ne sont pas encore totalement développées. Ses feuilles, d’une dizaine de cm environ sont très finement divisées. Ses fleurs comptent environ 10 pétales jaunes. Elles sont bien visibles puisqu’elles surpassent le feuillage qui n’est pas encore déplié.

 

La plante est originaire de l’est de la Russie (région du fleuve Amour, d’où son nom), du Japon, de Corée et du nord-est de la Chine (Jilin, Liaoning, Heilongjiang), dans les forêts et sur les pentes herbeuses. Elle est utilisée en médecine.

Elle a été découverte près des monts Bareya, sur la rive droite du fleuve Amour. Elle a ensuite été trouvée sur l’île de Sakhaline et au nord du Japon à Hokkaido. Elle a d’abord été décrite par Maximowicz sur un spécimen en mauvais état et il s’est avéré qu’il s’agissait en fait d’une variété de A.apennina. Regel & Radde corrigèrent rapidement cette erreur. La plante fut ensuite étudiée de près par Franchet qui fit une publication à son sujet.

On trouve très tôt dans la littérature japonaise des nouvelles variétés à fleurs orange, vertes, découpées ou doubles obtenues par les horticulteurs locaux.

 

On la plantera en situation ombragée et fraiche à pas trop sèche, dans un sol humifère, bien drainant, neutre à acide de préférence. C’est une plante très précoce, intéressante pour avoir des fleurs très tôt en saison sous les arbres ou  dans les massifs d’ombre. Mais il faut l’associer à d’autres plantes car elle disparait pour se mettre au repos assez rapidement (parfois dès le mois de mai). Il ne faut alors pas s’inquiéter, elle ressortira bien au printemps suivant. Une petite étiquette au pied peut être utile pour ne pas l’oublier. On peut l’associer avec des corydales, des trilliums, des arisaemas, des épimèdes...

 

Les japonais sont passionnés par cette plante et les horticulteurs ont crées une multitude de variétés. Celles-ci valent une fortune dans les pépinières. On peut trouver :

‘Sandanzaki’ à fleurs jaunes, doubles, avec le cœur remplit de pétales transformés verts. (on la trouve aussi sous ‘Pleniflora’)

‘Chichibubeni’ et 'Titibushinkou' à fleurs orange

‘Fukujukai’, 'Genshu Fukujuso' et 'Shiun' à fleurs jaunes plus ou moins doubles

‘Chichibushinko’ à grandes fleurs rouge pâle

‘Hanazono’ à fleurs doubles, jaunes, avec le cœur jaune-vert.

‘Hakuju’ à fleurs blanc-crème

 

Adonis-amurensis2.jpg

 

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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 21:55

Voici un autre genre bien connu dans nos jardins, les fusains. J’aime particulièrement parler des genres qui sont tellement cultivés que nous ne les regardons plus. Il faut dire que pour beaucoup, nous en avons une vision déformée par le fait que nous n’en connaissons qu’une infime partie, et bien souvent, ce ne sont pas les plus belles espèces. Nous aurons l’occasion d’en reparler mais les épines-vinettes (Berberis) ne sont pas avantagées avec le cultivar pourpre plein d’oïdium qui sert à faire des haies très moches aux pieds des immeubles, ce n’est pas mieux pour les spirées, les troënes, les cotoneasters, ou, justement, les fusains avec le fameux fusain du Japon toujours couvert de cochenilles avec ses cultivars à feuilles bariolées que l’on trouve surtout dans les cimetières.

Pourtant, le genre Euonymus compte environ 130 espèces ! Elles ont une large répartition allant de l’Amérique du nord à l’Australie, en passant par l’Europe, Madagascar et l’Asie. Là encore, la Chine est un centre de diversité avec les deux tiers des espèces présentes sur son territoire.

 

Les fusains présentent beaucoup d’intérêt dans le jardin par leurs couleurs d’automne, leurs floraisons parfois colorées et surtout par leurs généreuses et colorées fructifications automnales.

 

L’espèce présentée ici a des feuilles persistantes. Nous aurons l’occasion d’en voir d’autres qui, elles, sont caduques. C’est un arbuste intéressant en isolé, pour faire des brise-vue ou pour inclure dans des haies vives et original par ses drôles de fleurs.

 

Cette espèce fut collectée par Henry dans le Hubei en Chine et décrit ensuite en 1893 par Hemsley à partir de ces échantillons présentant des fleurs et de jeunes fruits. Les échantillons en fleurs provenaient du sud de Patung et les spécimens en fruits de Chienshih. Ce fusain fut ensuite collecté à plusieurs reprises par divers botanistes et les échantillons démontrèrent la grande variabilité au sein de l’espèce.

Sur l’ensemble des échantillons récoltés, certains furent mis à part et ont servit à décrire deux autres nouvelles espèces : E.rosthornii à partir d’échantillons collectés à Nanchuan dans l’est du Sichuan (diffère de E.myrianthus par ses feuilles plus grandes, ses pétioles plus courts, ses anthères plus petites, ses capsules obovoïdes ou étroitement lancéolées) ; et E.sargentianus à partir d’échantillons collectés par Wilson à Wa-shan dans l’ouest du Sichuan (il diffère par ses capsules oblongues-ovoïdes, quelque peu aigues à l’apex, ses pétioles plus courts et plus fins et ses feuilles plus étroites).

Les types d’herbiers de ces trois taxons sont préservés dans l’Herbarium de Kew à Londres et les échantillons sont suffisamment nombreux pour les comparer et conclure que les trois espèces n’en font, en réalité, qu’une seule.

Ces échantillons ont été collectés dans des habitats très variés comme les lieux humides, les fourrés, les lieux frais et boisés, les falaises, les bords de chemins, entre 1000 et 2100 m. Handel-Mazzetti le signale dans des forêts tempérées chaudes sur sol argileux et W. Tsang le décrit comme commun dans les fourrés détrempés sur sol sableux.

 

Les fruits lisses et anguleux  sont une caractéristique de l’espèce parmi les persistantes. Ils sont lisses mais globuleux à lobes arrondis chez E.japonicus ; lisses et presque divisés jusqu’à la base chez E.pendulus ; globuleux et épineux chez E.wilsonii. Nous allons d’ailleurs revenir à cette espèce un peu plus loin.

 

Euonymus myrianthus se cultive au soleil, à mi-ombre ou même à l’ombre en sol bien drainé. Il supporte les sols pauvres et relativement secs. Le notre est planté sous un chêne centenaire dans du remblais et il supporte sans problème le sol très sec en été mais bien drainant en hiver. Il n’a jamais souffert des hivers froids et son feuillage reste bien vert. Sa croissance n’est pas très rapide mais il forme un bel arbuste à la ramification dense. J’apprécie beaucoup ses fleurs jaune pâle et cireuses.

 

Dans la nature, il pousse dans les provinces chinoises de Anhui, Fujian, Guangdong, Guangxi, Guizhou, Hubei, Hunan, Jiangxi, Shaanxi, Sichuan, Yunnan et Zhejiang. Elle y est notée commune bien que nous n’ayons jamais eu l’occasion de l’observer. Euonymus lipoensis est également un synonyme.

 

On trouve parfois dans le commerce une autre espèce chinoise à feuilles persistantes, E.wilsonii. Cette espèce est proche de E.myrianthus. Cependant, il semblerait que toutes les plantes cultivées sous le nom de E.wilsonii en Europe soient fausses et ne seraient, en réalité, que du E.myrianthus. Nous ne disposons que de peu de documentation sur E.wilsonii mais il semble prudent de considérer tous les E.wilsonii cultivés comme étant du myrianthus tant que des vérifications sûres n’auront pas été faites.

  

Euonymus-myrianthus.jpg

 

 

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20 août 2011 6 20 /08 /août /2011 21:31

Le genre Sorbus - les sorbiers - compte une centaine d’espèces dans les régions tempérées à subtropicales d’Asie, Europe et Amérique du nord. Presque la moitié des espèces sont endémiques de Chine.

Ils sont couramment plantés dans les jardins en raison de leur taille modeste, de leurs feuillages prenant de vives couleurs automnales, de leur généreuse floraison et pour leur fructification colorée. On trouve des espèces à feuilles composées (comme notre sorbier des oiseleurs) ou simples. Certains botanistes séparent le genre Sorbus (feuilles composées) du  genre Aria (feuilles simples). Ce n’est, à mon sens, pas justifié.

Nous aurons l’occasion de voir des sorbiers à feuilles simples plus tard dans cette série. Celui qui nous intéresse ici a des feuilles composées et se distingue vraiment de ses congénères. On le nomme parfois « sorbier à feuilles de fougère ». En effet, ses feuilles sont finement composées de nombreuses petites folioles donnant un air très gracieux à l’ensemble.

 

Cette espèce a été collectée pour la première fois par Wilson, en Chine, dans le Sichuan, sur les mont Emei en juin 1904 et dans les forêts à Wa-shan, entre 2000 et 2600 m, en juin et octobre 1908. Les échantillons collectés portent ainsi des fleurs et des fruits.

Le terme latin ‘scalaris’ réfère au mot ‘échelle’, sans doute à cause de l’apparence des feuilles avec leurs nombreuses folioles.

A cette époque (1906), un autre sorbier très proche est décrit par Schneider, Sorbus foliosa var. pluripinnata et placé dans le même groupe, celui des espèces au nombre important de folioles. Ce sorbier avait été collecté dans le Sichuan par Henry, en fruits (donc sans les fleurs). Koehne renomme ce sorbier au rang d’espèce à part entière, Sorbus pluripinnata. Mais déjà, il y a de gros doutes sur l’identité de cette nouvelle espèce que certains considèrent comme vraiment trop proche de S.scalaris. Et en effet, aujourd’hui, les deux sont synonymes.

En 1933, Bean proposa de le transférer dans le genre Pyrus (les poiriers) sous le nom de Pyrus scalaris.

La plante remporta un mérite en 1934 à la Royal Horticultural Society.

 

Son aire de répartition se limite à l’ouest du Sichuan et au Yunnan dans le sud-ouest de la Chine, où il pousse en forêts entre 1600 et 3000 m.

 

Dans le jardin, il présente plusieurs intérêts. Il reste un petit arbre peu encombrant de 3/5 m de haut. Il a un port très élégant avec son fin feuillage et ses inflorescences, au printemps, sont très larges. Il se couvre de petits fruits orange en automne. Dans notre jardin, il fait incontestablement partie des plus beaux arbres pour les couleurs d’automne. Il est alors flamboyant.

On le plantera au soleil ou à mi-ombre, dans toute bonne terre de jardin bien drainante. Il n’est pas difficile et ne craint pas les hivers froids.

+ de photos sur : http://www.asianflora.com/Rosaceae/Sorbus-scalaris.htm

 

Sorbus-scalaris.jpg

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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 21:46

Les hybrides d’Iris germanica, très plantés dans les jardins, ont longtemps fait de l’ombre aux espèces sauvages, certes moins opulentes mais nettement plus raffinées. On recense plus de 220 espèces d’iris originaires de l’hémisphère nord. Il en existe de toutes tailles, formes et couleurs.

Depuis octobre 2010, notre collection est labellisée par le CCVS. Et si certains iris sont relativement courants, d’autres demandent des prouesses pour les découvrir !

 

C’est le cas de l’iris qui nous intéresse ici. Il est originaire d’une montagne située dans le sud-ouest de la Turquie. C’est une région qui a toujours été bien explorée par les naturalistes et, étrangement, cet iris n’a été décrit qu’en 1982. Il est vrai que d’autres espèces végétales ont été récemment décrites de ces régions mais cet iris est resté longtemps inconnu de part sa situation géographique. En effet, il pousse sur la montagne Honaz, près de la ville de Denizli, dans le sud-ouest du pays. Cette montagne n’est pas le bout du monde, loin de là, mais elle est entièrement interdite d’accès car zone militaire avec une base à son sommet.

Cela explique pourquoi cet iris est resté si longtemps bien caché.

 

En préparant un voyage dans cette région en avril 2006, j’avais repéré cet iris dans la littérature. J’avais donc bien envie d’aller le voir en fleurs dans son milieu naturel même si la probabilité de tomber dessus était faible. Passant à Denizli sur la fin de notre parcours, le détour par Honaz Dag était indispensable. C’est au pied de la montagne que nous avons vu les barrières et autres panneaux interdisant l’accès et stipulant que nous entrions en zone militaire en cas de franchissement des clôtures. Nous décidons donc de garer la voiture et d’explorer la flore située au bas de celle-ci. Il y avait plein de plantes intéressantes comme des aristoloches herbacées, des tulipes, des corydales, des fritillaires... mais pas d’iris. Le centre de diversité des iris se situe à l’est du pays et non dans cette région où ils sont plus rares. C’était tout de même dommage d’en rester là. On ne va pas passer par ici tous les jours !

Tant pis, on prend le risque et on franchit les barrières avec notre voiture de location. La route montait doucement sur le flanc de la montagne, offrant petit à petit une vue imprenable sur la région. La montagne était déserte. Nous avons suivi la route pendant un bon moment jusqu’aux plaques de neige, non loin du sommet et de la base, où fleurissaient des crocus et des scilles. Je pense que c’est à cet arrêt que nous nous sommes faits repérés...

 

Etant trop haut pour trouver notre fameux iris, nous redescendons en altitude et faisons un arrêt, au détour d’un virage. Nous cachons le véhicule derrière un bosquet (erreur à ne pas faire si on veut faire croire qu’on n’avait pas vu les panneaux...). Cela ne faisait pas 3 minutes que nous étions descendus de voiture, que plusieurs véhicules remplis de militaires arrivent au galop vers nous.... Nous venions juste de tomber sur une touffe d’iris non fleurie. Pas le temps de réfléchir et tergiverser, avant que les militaires nous arrêtent, j’en glisse un petit morceau dans ma poche. On verra bien mais si j’arrive à le ramener, on en aura le cœur net.

 

Nous voilà donc remontés dans notre véhicule, avec 2 militaires armés sur la banquette arrière et escortés jusqu’à la base par des camions. Les temps ont certes changés, mais qui a vu le film Midnight Express me comprend...

La suite dura quelques heures, soupçonnant maintenant les militaires d’en avoir profités pour nous flanquer une belle frousse. Passeports, des tas de questions en turque, appareils photos (à cette époque, je faisais encore de la diapositive, il était donc impossible de leur montrer les photos et j’avais peur qu’ils confisquent toutes les pellicules du voyage), coups de téléphone, regards étranges sur mes parts d’herbiers...

C’est étrange comme par moment on ne fait pas son malin !

Nous serons finalement escortés jusqu’au pied de la montagne en espérant ne pas être « fichés » pour notre départ à l’aéroport quelques jours plus tard.

 

Mais revenons à mon petit bout d’iris dans ma poche. Il a très bien survécu à l’aventure et il trouva rapidement sa place dans la rocaille de notre jardin. Mais son identité restait toujours mystérieuse. A ce stade, pas moyen de le distinguer d’un simple Iris lutescens....

Il fallu attendre 2 ans pour enfin savoir... De hautes tiges dressées émergèrent du feuillage pour déployer de magnifiques fleurs correspondant à tout point à... Iris purpureobractea !

Quelle chance ! et quel bel iris....

 

Sur sa montagne, il poussait dans un sol très caillouteux et bien drainant. Nous lui avons donc recréé un substrat similaire. L’altitude à laquelle il vit, fait qu’il est tout à fait résistant à nos hivers. C’est une espèce à rhizomes et non à bulbe du groupe Pogoniris. Ses feuilles poussent par touffes serrées et ne dépassent guère les 15/20 cm de haut. En fleurs, par contre, il monte bien plus haut et atteint près de 40 cm environ. Ses fleurs sont blanches à jaune pâle ou bleu pâle et variablement teintées de pourpre. Elles s’épanouissent en avril-mai.

 

Cet iris a été décrit par B.Mathew & T.Baytop en 1982 dans la revue The Garden où ils notent au moins 3 stations dont certaines ne comportent que des plantes à fleurs jaunes. Le clone que nous avons ramené est à fleurs blanches joliment lavées de pourpre.  Un iris à cultiver dans la rocaille ou en auge, dans un substrat bien drainant, même pauvre et caillouteux, en plein soleil.

 

Iris-purpureobractea-2.jpg

 Iris-purpureobractea-3.jpg

 

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14 août 2011 7 14 /08 /août /2011 21:24

Avec près de 70 espèces dans notre jardin, je me suis toujours dit que les gens devaient nous prendre pour des fous à planter des ronces de partout.

Les ronces sont des plantes ligneuses ou herbacées appartenant à la grande famille des Rosacées.

Le genre Rubus est largement répandu dans l’hémisphère nord principalement. Ils peuvent former des fourrés épais appelés ronciers et les différentes espèces peuvent adopter un port érigé, retombant, rampant, voire grimpant.

C’est un vaste genre comptant entre 700 et 1000 espèces et qui est assez complexe du point de vue taxonomique.

On y retrouve donc beaucoup de plantes très épineuses formant des fourrés impénétrables et envahissants, mais pas seulement…

Parmi les centaines d’espèces, on en trouve à feuillages très décoratifs, à belles floraisons, à fruits succulents ou encore d’autres non épineuses. Et ce sont ces espèces qui vont nous intéresser au jadin.

Les fruits, charnus, sont composés de nombreuses petites drupes comestibles et sont appelés mûres à cause de leur ressemblance avec le fruit du mûrier (genre Morus).

Le plus connu est sans doute le framboisier (Rubus idaeus) que l’on retrouve souvent au fond du jardin. Pour le jardin, nous allons donc distinguer les espèces peu ornementales mais aux fruits savoureux et les espèces décoratives que l’on utilisera pour l’ornement des massifs.

Rubus setchuenensis, que l’on appellera la mûre du Sichuan, réunit les deux à la fois : intérêt gustatif et ornemental. C’est une de mes espèces préférées.

Je l’ai vue pour la première fois lors d’un voyage en Chine, sur les pentes du mont Emei dans le Sichuan où elle est abondante, surtout dans les zones déboisées. Ayant regretté de ne pas en avoir ramené, je me mis en quête de cette plante et j’ai pu la trouver dans une pépinière hollandaise. Aimant tout de même bien avoir une origine sur les plantes que je cultive dans notre jardin, j’ai pu, lors de plus récents voyages, en collecter dans la même province.

Dans le jardin, elle étonne à chaque fois les visiteurs. Ses longues branches arquées s’élançant comme un harpon, portent de grosses feuilles arrondies donnant un air très exotique à la plante. Les feuilles prennent de superbes teintes mêlées de jaune, vert et marron à l’automne. Nous avons là l’aspect décoratif. Tout l’été, la plante se couvre de longues inflorescences pendantes très mellifères portant de nombreuses fleurs qui ne sont pas très belles, avouons le. Mais elles sont suivies de nombreuses mûres noires tout à fait savoureuses. On peut les consommer crues ou en faire d’excellentes confitures. Elles arrivent à maturité en septembre, soit bien après les autres espèces. La plante donne généralement de bonnes quantités de fruits. Et pour couronner le tout, ses tiges ne portent pas d’épines rendant la cueillette très agréable et la plante n’est pas envahissante. Elle atteint certes de belles proportions, mais elles ne fait pas de stolons dans le sol. Ce sont ses longues branches arquées qui peuvent s’enraciner lorsqu’elles touchent le sol mais j’ai remarqué que ce n’est pas systématique.

La plante peut être utilisée pour tirer une teinture violet-bleu de ses fruits.

 

Rubus setchuenensis a été décrite en 1891 par Bureau & Franchet. Elle forme un arbuste de 2 à 3 m de haut avec de longues branches vigoureuses tomenteuses et non piquantes. Ses feuilles simples, suborbiculaires ou largement ovales, mesurent 7/15 cm de long et de large, avec 5 à 7 lobes peu profonds. Les feuilles sont vertes mais parfois marquées d’une tache sombre au centre. Les inflorescences sont terminales ou axillaires, de 8/14 cm de long pour les terminales. Les fleurs mesurent 1/1.5 cm de diamètre. Les fruits sont noirs à maturité, de 1 cm de diamètre environ. Fleurs en juillet-août, fruits mûrs en septembre-octobre.

 

Originaire de Chine (provinces du Guangxi, Guizhou, Hubei, Hunan, Sichuan et Yunnan)

Pousse sur les pentes, au bord des forêts et des routes, dans les fourrés, dans les zones déboisées, de 500 à 3000m.

 

Il faut prévoir pour cette plante un grand emplacement. Elle aime le soleil ou la mi-ombre dans un sol ne se desséchant pas trop.

 

Rubus-setchuenensis.jpg

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