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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 11:04

Tel est le titre de mon nouvel ouvrage paru ces jours aux éditions Ulmer. Dans ce livre, je vous présente plus de 1300 plantes asiatiques rustiques, parmi les plus intéressantes pour nos jardins : arbres et arbustes, grimpantes, conifères, vivaces, bambous. La plupart, encore méconnues chez nous, apportent des floraisons originales, des feuillages attrayants, des fruits ou des rameaux insolites, de quoi agrémenter nos jardins avec des végétaux inhabituels. Je vous donne les clés pour réussir leur culture (sol, exposition, dimensions, zones de rusticité...). 360 pages, 32€. En vente en librairies et sur notre site www.pepinieredesavettes.fr

Plantes-japon_Basset.jpg

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 12:33

 

Le genre Alangium ne vous dit peut être pas grand chose. Et pour cause ! C'est un petit genre comprenant des arbres de taille modeste classé dans la famille des Alangiacées ou Cornacées (famille des cornouillers). Et ne cherchez pas une ressemblance avec un cornouiller....

Si vous ne connaissez pas ce genre, c'est parce qu'il reste rare dans nos jardins et qu'il faut se rendre dans des collections botaniques pour en observer. Pourtant, ces petits arbres ne manquent pas d'atouts et nos visiteurs sont toujours ébahis devant le feuillage exubérant de nos plants.

Les Alangium sont intéressants pour la diversité de la forme de leurs feuilles qui sont souvent de taille impressionnante, leur croissance très rapide et leurs petites fleurs blanches pendantes et parfumées en été.

Alangium platanifoliumestune espèce qui apparaît assez régulièrement dans des inventaires de jardins botaniques mais qui n'est pas toujours bien identifiée. Elle est souvent confondue avec Alangium chinense. De plus, il existe plusieurs variétés de Alangium platanifoliumqui ont des feuillages très différents.

Jusqu’à notre premier voyage au Japon, je me demandais bien pourquoi on avait nommé cette plante A.platanifolium, à savoir littéralement : à feuilles de platane. En effet, tous les arbres observés en culture présentaient des feuilles à formes diverses mais ne ressemblant pas à du platane !

Il y a d’abord, comme je viens de le dire, une grande confusion en culture avec A.chinense (et A.kurziimais plus rare en culture). Ce dernier est bien souvent mal étiqueté A.platanifolium. Et puis, au sein de A.platanifolium, il y a une grande variabilité de feuillage et la variété trilobum, présente en Chine, au Japon et en Corée présente des feuilles bien moins découpées que chez le type. Généralement, on trouve dans les jardins A.chinense ou A.platanifolium var.trilobum. Enfin, A.platanifolium type est sans doute la plante la plus petite car elle reste sous forme d’arbuste de 2 à 3 m. La var.trilobum est indiquée comme étant un grand arbuste ou un petit arbre mais nous avions pu observer dans le Sichuan en Chine des arbres bien plus grands que ça. A.chinense est quand à lui indiqué comme étant un petit arbre de 3/5m de haut mais, là aussi, nous avons pu souvent observer des plants bien plus grands.

Les plants que nous avons vus dans les forêts de Shikoku au Japon étaient tous des arbustes à feuilles profondément lobées et n’avaient, effectivement, rien à voir avec ce qu’on avait pu voir jusqu’alors en culture.

C’est un arbuste très élégant aux branches étalées. La var.trilobumest commune au Japon, en Corée et en Chine alors que la variété type ne se trouve qu’à l’ouest de Honshu, à Shikoku et Kyushu au Japon où elle est notée rare ainsi qu’en Corée. On peut aussi le trouver, dans la littérature, sous le nom de Marlea platanifolia.

C'est un arbuste de 2/3 m de haut avec des feuilles orbiculaires, de 7/20 cm de long et large, avec 3/5(7) lobes profonds, à base cordée. Les inflorescences sont axillaires, corymbiformes, lâches, avec peu de fleurs. Elles sont composées de pétales blancs, fortement recourbés, linéaires, de 3/3.5 cm de long et environ 2.5 mm de large. Les fruits sont ellipsoïdes, de 7/8 mm de long, bleus, glabres, contenant généralement une graine.

Les feuilles de la var.trilobum ont 3/5(7) lobes deltoïdes et peu profonds. Il est à noté que nous avions trouvé dans le Sichuan il y a quelques années une forme à fleurs roses.

Comment différentier les deux variétés :

feuilles peu profondément lobées, lobes deltoïdes..........var.trilobum

feuilles profondément lobées, lobes ovales à étroitement ovales..........var.platanifolium

Les Alangium se plantent au soleil ou en situation ombragée, voire même en sous-bois. Ils ne sont pas exigeants sur le sol mais il devrait tout de même être assez fertile et pas trop sec. Ils passent nos hivers bourguignons sans problème et ont une croissance très rapide (des plants de 30 cm au printemps dernier atteignant près de 2m en fin de saison!). Ce sont des plantes à mettre en évidence afin de profiter de leur feuillage original et exubérant.

Première photo : Alangium platanifolium. Deuxième photo, la variété trilobum, en fleurs.

Alangium-platanifolium-25154-Omogo.jpg

 

Alangium-platanifolium-var.jpg

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31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 18:20
Epimedium, les plantes des Elfes au jardin. Les variétés, comment les cultiver, où les trouver, comment les associer.

Pour tout savoir sur les Epimedium. 66 pages, 137 photos couleurs, galerie photos, 22x14 cm, couverture couleur cartonnée, parution janvier 2012, ISBN 978-1-4710-3702-3, 22€.

Présentation de toutes les espèces et de plus de 130 variétés, des exemples d'associations dans le jardin, des planches anciennes. En vente exclusivement sur notre site et sur nos stands.
RV à partir de mars lors des foires aux plantes ou RV sur le site www.pepinieredesavettes.fr, rubrique "pépinière" puis "livres".

couverture2.jpg

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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 20:10

Les roses de Noël ou hellébores (genre Helleborus, famille des Renonculacées) sont bien connues de nos jardins. C’est un petit genre qui comprend une quinzaine espèces. L’hellébore fétide ou Helleborus foetidus est commune dans nos sous-bois. L’espèce que je vous présente ici est sans doute une des moins connues et encore peu répandue en culture malgré sa grande beauté. Cette espèce marque la limite orientale de la répartition du genre que l’on retrouve en Europe et en Asie mineure (Caucase, Turquie) et est isolée par rapport aux autres espèces (les espèces d’hellébores les plus proches sont à plus de 5000 km à l’ouest ! ! !).

Son introduction en culture est assez récente (en 1991, de graines envoyées de Chine par le Professeur Kao Pao-chung de l’Institut de botanique de Chengdu et qui avaient été récoltées dans le Sichuan, près de Baoxing, sur la montagne Dengchigow à 2300m).

 

Cette plante est sans doute la plus délicate du genre avec ses fleurs allant de presque blanc à rose foncé veiné de rose sombre et avec des sépales de texture très fine par rapport aux autres espèces. 

 

Helleborus thibetanus a été décrite par Franchet en 1885 à partir de spécimens collectés en 1869 par Armand David dans le Sichuan à Baoxing (anciennement Moupin). Dans la même année, Beresowski collecta des spécimens dans la province du Gansu qui furent décrit par Maximowicz en 1890 sous le nom de H.chinensis, nom maintenant mis en synonymie de H.thibetanus.

 

Cette espèce est endémique du sud-ouest de la Chine (Sichuan, Gansu, Shaanxi), dans les forêts ombragées, à 1100/3700 m.

C’est une espèce rare qu’il est difficile de trouver dans son habitat. Nous avons eu la grande chance d’en observer une population dans une forêt sauvage et reculée du Sichuan durant une expédition en juin 2007. A cette saison, les plants ne portaient plus de fleurs et des fruits encore immatures. Mais ce fût pour nous très intéressant de pouvoir la voir dans son milieu naturel.

note : L’espèce a été baptisée thibetica car, à l’époque et dans les régions où elle a été découverte, la plante se trouvait encore en territoire tibétain.

 

Culture :

Cette espèce est rustique et préfèrera une situation mi-ombragée (sous-bois) en sol humifère. Elle a une période de repos assez grande, et le sol ne doit pas être trop sec durant cette période.

La multiplication peut se faire de semis. La germination peut être longue. Par exemple, les graines reçues à Kew de Chine en 1991 : après le semis en juin, une partie des graines a germé au printemps suivant (mars 1992) mais certaines graines ont germées seulement en 1998 ! ! !

Il est préférable de semer les graines quand elles sont fraîches.

 

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 20:28

Le genre Akebia fait partie de la famille des Lardizabalacées et se compose de plantes ligneuses grimpantes principalement. Les Lardizabalacées sont une petite famille répartie de l'Himalaya jusqu'au Japon – avec un représentant en Amérique du sud - dédiée au naturaliste espagnol Lardizabal.

Le genre Akebia est confiné dans l'est de l'Asie (Japon, Corée, Chine, Taiwan). Akebia vient du japonais « akebi » qui est le nom populaire de la plante au Japon : Akebi = Ake (ouvert) et bi (fruit ou graines) car les graines noires sont visibles sur les fruits mûrs.

L’espèce la plus connue est Akebia quinata que l’on peut trouver maintenant facilement dans le commerce. Il existe même depuis quelques temps des variétés à fleurs blanches ou bicolores. La plante est facilement identifiable par ses feuilles composées et ses fleurs sombres.

Les Akebia sont des plantes très vigoureuses à croissance rapide. Elles sont théoriquement persistantes mais les feuilles peuvent tomber lors des hivers rigoureux. Leur floraison est assez inhabituelle et les fleurs étranges.

Dans la nature, ces plantes poussent dans les lieux boisés et grimpent sur les arbres à mi-ombre. Il faudra donc veillez à prévoir un grand support car les tiges peuvent aller très haut ou les planter au pied de grands arbres. Supportant très bien la taille, on pourra également les laisser grimper sur un grillage. La situation devra être ombragée à ensoleillée mais non brulante et protégée des vents du nord surtout en hiver. Le terre doit être assez riche et ne desséchant pas trop en été. Une fois installées, les tiges peuvent prendre plusieurs mètres chaque année.

La fructification est assez spectaculaire. En effet, les graines se trouvent dans des fruits en forme de grosses saucisses roses. Chaque fruit produit une grande quantité de grosses graines noir brillant qui germent très bien. La pulpe qui les entoure est comestible. Les Akebia sont des plantes monoïques.

Il est nécessaire d’avoir d’autres variétés à proximité pour obtenir la fructification.

Différents textes trouvés dans la littérature notent en effet qu’il faut plusieurs taxons pour qu’il y ai production de fruits. Plusieurs écrits citent également que la production de fruits semblent également lié à la longueur et chaleur du printemps et de l’été (été chaud et long = fruits).

Quoi qu’il en soit, il semble qu’une fois la première fructification faite, elle a lieu les années suivantes et je peux vous garantir qu’elle éveille la curiosité des voisins ou des passants !

En plus du semis, on peut également multiplier les Akebia par boutures de tiges ou de racines.

 

Akebia quinata a d’abord été décrite par Thunberg dans le genre Rajania (famille des Dioscoreacées) mais Decaisne n’étant pas d’accord crée le genre Akebia en 1837. Cette plante est cultivée dans les jardins au Japon sous le nom de Fagi-kadsura-akebi et Mr.Fortune envoya à la Société d’horticulture de Londres des plants récoltés à Chusan (île au large des côtes Est de la Chine, face à la province du Zhejiang). A cette époque, une deuxième espèce est déjà connue sous le nom de Akebia lobata (aujourd’hui Akebia trifoliata, appelée Akebi mitsaba au Japon). En 1853, Decaisne note : « Les Akebia doivent se cultiver en orangerie ; leur végétation hivernale s’oppose à ce que nous puissions les faire entrer avec avantage dans l’ornement de nos jardins, pour couvrir les tonnelles, sous le climat de Paris ».

Mais l’hiver suivant, 1853-54, a démontré que l’Akebia est bien plus rustique que le pensait Decaisne. Dans la revue horticole de 1854, Mr.Carrière note que les deux pieds (de à peine 2 mètres) plantés au Museum, l’un contre un mur, et l’autre en plein air, n’ont pas soufferts dans leurs parties herbacées. L’illustration est tirée de « l’histoire des plantes » parue en 1872.

 

Akebia-dessin.jpg

 

Akebia quinata est originaire de Chine, Corée et Japon dans les fourrés sur les collines et les montagnes.

Ses tiges utilisées en médecine chinoise comme diurétique et antiphlogistique.

 

La couleur des fleurs est très variable allant du pourpre très foncé au rose en passant par le blanc. On trouve dans le commerce ‘Cream form’, une plante à fleurs blanc-crème avec les étamines pourpres. Elles sont plus parfumées que le type à fleurs pourpres. En 2008, nous avons trouvé une forme très proche dans les montagnes du Japon dans la région de Kobe. Au moins deux formes ont été décrites :

Akebia quinata  f. diplochlamys  qui pousse au Japon sur les îles de Honshu, Shikoku et  Kyushu) mais notée également en Corée et en Chine (Jiangsu, Zhejiang, Jiangxi, Hubei, Shaanxi, Gansu, Sichuan). Cette forme, décrite en 1931, n'apparaît ni dans la flore du Japon, ni dans la flore de Chine, que ce soit en nom valide, ou dans les synonymies.

 

Akebia quinata  f. viridiflora est une forme à fleurs à tépales verts décrite au Japon. Cependant, cette forme, décrite en 1902, n'apparaît pas dans la flore du Japon, ni en nom valide, ni dans les synonymies.

 

Nous avons pu observer cette plante à plusieurs reprises lors de nos voyages, principalement au Japon et en Corée. Il semble que les plants poussant en Corée sont majoritairement à fleurs roses.

 

Akebia-quinata.jpg

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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 19:28

De la famille des arums de nos sous-bois, les Aracées, le genre Arisaema est moins connu et semble ne pas encore trouver sa place hors des jardins des collectionneurs. C’est une belle injustice car sous leurs airs de plantes délicates, on peut facilement cultiver une grosse dizaine d’espèces dans nos jardins où elles ressortiront et fleuriront chaque année sans problème.

Le genre Arisaema compte tout de même environ 180 espèces réparties principalement en Asie mais également en Amérique du nord, sur la péninsule arabique et dans le nord-est de l’Afrique. Certaines espèces poussent en milieux tropicaux mais on en trouve une grande majorité dans les montagnes tempérées de Chine, du Japon et de l’Himalaya.

Les arisaemas sont des plantes faciles à voir dans ces régions de l’Asie. Elles y sont communes et on peut en observer plusieurs espèces sur une même journée. Si certaines espèces ont des inflorescences vertes, d’autres, au contraire, ont des couleurs très vives avec des formes remarquables.

C’est le cas de Arisaema costatum, une espèce himalayenne. Lors d’un voyage au Népal en juin 2000, nous avons eu l’occasion d’en observer à plusieurs reprises. C’est dans la région des Annapurna que nous avons vu les plus beaux sujets. Après avoir longé le Mustang et rejoint la bourgade de Jomson à 2713 m d’altitude, nous avons descendu le sentier qui rejoint la ville de Pokhara au bord d’un grand lac à 915 m d’altitude. Pour ce faire, nous avons traversé plusieurs villages comme Tukuche, Kalopani, Ghasa, Tatopani, Ghorapani...

Si la région de Jomson est sèche et la végétation très rase, on passe rapidement dans des forêts épaisses et humides. C’est lors d’une halte pour la nuit à Kalopani dans un grand hôtel désert, dans une brume épaisse que nous avons pu observer plusieurs plantes intéressantes en fleurs comme le lys du Népal (nous en reparlerons) et ce fameux Arisaema. Outre le fait que ses inflorescences étaient magnifiques, nous avons été impressionnés par la taille de ses feuilles trifoliées. Dans nos jardins, celles-ci restent de taille plus modeste.

 

Arisaema costatum est connu depuis longtemps puisqu’il a été décrit en 1824 mais il est resté très longtemps très peu répandu en culture. Il a fallu attendre des introductions assez récentes (dans les années 1980) du Népal en Angleterre pour qu’il commence à être diffusé.

Son inflorescence est composée d’une spathe pourpre foncé striée de blanc tout à fait remarquable. Le tubercule produit chaque année une grande feuille composée de 3 folioles vert brillant. Il pousse dans le centre et l’Est du Népal ainsi que dans le sud du Tibet, dans les forêts, entre 1900 et 2800 m d’altitude.

 

Dans le jardin, il demandera un sol humifère, fertile et bien drainant. On le plantera en situation ombragée, en plaçant le tubercule à environ 20 cm de profondeur afin de bien passer les hivers rigoureux. Il s’associera bien avec des Epimedium, Deinanthe, fougères, sceaux de Salomon, Asarum...

Il fleurit au printemps, au mois de mai-juin. Nous aurons l’occasion de voir d’autres espèces un peu plus loin dans cette série.

 

Arisaema_costatum.jpg

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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 18:32

S’il fallait en choisir un, ce serait celui-là. Parmi les 30 à 40 espèces connues de tilleuls, Tilia henryana, le tilleul de Henry, est mon grand coup de cœur. Plusieurs raisons à cela : son magnifique feuillage composé de grandes feuilles avec grosses dents qui ne peut être confondu avec aucune autre espèce du genre ; la couleur rose de ses jeunes feuilles au débourrement ; les belles couleurs d’automne ; son faible développement qui permet de le placer même dans des petits jardins ; et ses grandes fleurs très agréablement parfumées qui font le bonheur des abeilles en été.

 

Cette espèce est dédiée au docteur Augustine Henry (1857-1930) qui a beaucoup exploré la Chine et étudié sa flore et dont de nombreuses plantes portent son nom. Le botaniste polonais Ignaz von Szyszylowicz étudia les spécimens de tilleul collectés par Henry et décrivit 3 nouvelles espèces en 1890 dont le Tilia henryana (ainsi que Tilia tuan et T.oliveri). D’après Wilson, Tilia henryana est plus grand que les autres espèces du centre de la Chine où il peut atteindre 24 m. Dans nos jardins, il reste longtemps à l’état de petit arbre de moins de 8 m de haut. Seuls les très vieux sujets peuvent dépasser les 10 m. Il n’est pas courant dans son milieu naturel. D’près Bean (1980) il aurait été introduit par Wilson pour les pépinières Veitch en 1901 mais il n’y a pas de plants connus de cette source en culture. Il a été (ré)introduit en 1934 à Kew Gardens à partir de graines envoyées par le jardin botanique de Nanjing dans la province du Jiangsu. En 1980, les arbres issus n’atteignaient que 5.1 m de haut. Normalement, les feuilles portent des touffes de poils en-dessous et les spécimens à feuilles glabres ont été nommés var.subglabra (en 1909) ou var.carlesii. J’ai pu récemment en voir un beau spécimen à l’Arboretum de Wespelaar en Belgique. L’espèce type pousse dans les provinces chinoises de Anhui, Henan, Hubei, Hunan, Jiangsu, Jiangxi, Shaanxi et Zhejiang. La variété subglabra dans les provinces de Anhui, Jiangsu, Jiangxi et  Zhejiang.

 

En culture, il se plaira en situation ensoleillée ou mi-ombragée, dans un sol pas trop sec ni trop humide. Il ne craint pas les sols argileux. On trouve surtout des plants greffés dans le commerce car les graines produites par l’arbre sont généralement stériles. Ses fleurs peuvent être séchées et utilisées en infusion.

Il est de culture facile et ne craint pas les maladies. Assurément, un arbre pour tous les jardins.

 

Tilia-henryana-2.jpg

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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 19:52

Voici un genre que j’aime particulièrement. Les aristoloches sont pour la majorité des plantes grimpantes mais de nombreuses espèces, notamment méditerranéennes, sont des herbacées basses.

Parmi les grimpantes, on connait surtout les espèces tropicales, à fleurs géantes, dans les serres de nos jardins botaniques. Pourtant, il est possible d’en cultiver certaines dans nos jardins, qui poussent naturellement en milieux tempérés. Ce sont principalement des espèces de Chine, Japon et Amérique du nord.

On trouve 45 espèces d’aristoloches en Chine. Certes, toutes ne sont pas rustiques mais un bon nombre pourraient être cultivées chez nous. Là aussi, peu d’espèces sont introduites en Europe.

 

J’ai toujours été intéressé par trouver des espèces en montagne, dans des régions aux hivers froids. Et si certaines ont des fleurs assez petites, Aristolochia moupinensis a une floraison bien visible et colorée. J’ai pu observer cette plante une première fois dans les forêts épaisses des montagnes de la région de Wolong dans le Sichuan en Chine. C’était en juin et la plante était en fleurs. Quelques vieilles graines ont donné une plante qui a bien prospéré dans notre jardin jusqu’à sa première floraison. Hélas, la plante n’a pas fructifiée et a rapidement dépérit (excès d’humidité, rongeur ?...). Elle formait pourtant une plante de plus de 2 m de haut avec de grandes et belles feuilles.

J’ai eu l’occasion de revoir cette plante lors d’un voyage en septembre dans le massif des montagnes Gongga, toujours dans le Sichuan. Les plants portaient de nombreux fruits et donc, de nombreuses graines. J’en ai obtenu plusieurs pieds dont le plus grand dépasse actuellement 2m dans le jardin mais qui n’a pas encore fleurit. J’en ai à nouveau vu en fleurs lors d’un voyage plus récent dans la région de Baoxing, toujours dans le Sichuan, en mai.

 

Cette espèce a été découverte par Armand David dans la région de Baoxing dans le Sichuan. Puis le Père Monbeig la trouva dans la région de Yanmen dans le Yunnan. Elle fut ensuite à nouveau collectée par E.H. Wilson dans l’ouest de la Chine pour le compte de Mr. Veitch où elle fleurit la première fois dans les pépinières à Coombe Wood en juin 1908.

 

Sa répartition naturelle se situe en Chine dans les provinces de Fujian, Guizhou, Hunan, Jiangxi, Sichuan, Yunnan et Zhejiang, dans les forêts et les fourrés, entre 2000 et 3200 m d’altitude. Elle est utilisée en médecine traditionnelle.

 

Au jardin, on la plantera dans un lieu ensoleillé ou mi-ombragé, en sol fertile, drainant et pas trop sec. Sa croissance est assez rapide et son feuillage est décoratif. Elle fleurit aisément dans la deuxième moitié du printemps. Ses fleurs bicolores, de belle taille pour une espèce tempérée, en font une grimpante originale et intéressante.

 

Aristolochia_moupinensis1.jpg

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 19:01

Voici un genre méconnu très peu répandu en culture. Vous connaissez sans doute le genre Polygonatum, les sceaux de Salomon. Voici un genre proche, de la même famille, mais qui pousse en épiphyte sur les arbres en forêts. C’est un genre récent, décrit seulement en 1997 et ne comprenant que 6 espèces, toutes originaires de Chine.

 

Le genre Heteropolygonatum faisait partie de la liste de plantes que je souhaitais voir dans la nature. J’avais lu dans la littérature que ce genre avait été signalé dans les montagnes Gongga dans le Sichuan. Nous n’avons jamais trouvé H.pendulum pourtant signalé dans ce massif  mais, dans les denses forêts d’altitude, les branches des arbres portaient une multitude de petites plantes en fruits (c’était au mois de septembre) qui ressemblaient beaucoup à des sceaux de Salomon. Les plants ne dépassaient guère 15 cm de haut, avaient de petites feuilles arrondies et de nombreux fruits rouges. Cela nous a permit d’en collecter des graines. Nous n’avions alors pas encore identifié la plante. Les graines, semées rapidement à notre retour, ont bien germées. Une bonne trentaine de petites plantes ont émergées de leur pot sous forme d’une minuscule et unique feuille de quelques millimètres. Malheureusement, j’ai négligé ce pot lors du déménagement de mes plantes de chez mes parents à notre jardin actuel et je n’ai sauvé qu’une plantule. J’aurais du les repiquer plus rapidement. La jeune plante rescapée fleurit depuis 3 ans mais n’a jamais fructifiée. Elle se maintient bien en culture même si elle ne grossit pas vite. Je ne désespère pas de pouvoir la multiplier un jour. Ceci a tout de même permit une observation approfondie de la plante et d’affiner son identification. J’étais tout d’abord parti sur le genre Polygonatum, ne croyant pas à la chance d’avoir pu trouver le genre tant recherché. Mon travail de recherche s’arrêta sur Polygonatum anomalum mais ceci ne correspondait pas tout à fait d’autant que cette espèce est mise en synonymie de P.punctatum dans la nouvelle flore de Chine. Et là, ça ne collait vraiment plus.

Il a fallu que je tombe sur un article dans le Curti’s Botanical Magazine de 2001 pour reconnaitre ma plante. Plus de doute possible, il s’agissait bien d’un Heteropolygonatum, H.ogisui, espèce décrite cette année là et endémique du Sichuan.

 

L’espèce a donc été décrite il y a seulement 10 ans et elle fût découverte au sommet du mont Wawu dans le Sichuan, à 2700m, dans les forêts moussues de bouleaux, érables et sapins, en mai 1998 par Mikinori Ogisu. On connaissait déjà dans cette aire le H.xui. L’espèce a été décrite par Minoru N.Tamura & Jie-mei Xu en l’honneur de son découvreur. Je ne sais pas si elle avait déjà été signalée dans les montagnes Gongga lorsque nous l’avons trouvée.

En culture, malgré qu’elle soit épiphyte, la plante pousse correctement dans un substrat humifère, frais et bien drainant, en situation ombragée. Elle fleurit au mois de juin. Ses tiges mesurent entre 10 et 20 cm et portent des feuilles arrondies. Les inflorescences, terminales et axillaires, portent une à deux fleurs roses. C’est une plante à réserver à des massifs de petites plantes d’ombre comme les Ophiopogon, Hepatica, Asarum...

Malheureusement, je pense qu’on ne trouve encore pas à l’heure actuelle cette plante dans le commerce !

 

Polygonatum-anomalum-5 

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18 novembre 2011 5 18 /11 /novembre /2011 19:55

La famille des Styracacées reste encore aujourd’hui connue principalement des collectionneurs. C’est pourtant une famille d’arbres et arbustes qui ne manque pas de charme. S’il est vrai que ces plantes n’affectionnent guère les sols lourds et argileux, ils font merveille dans toute bonne terre de jardin humifère. On les utilisera principalement pour leurs floraisons abondantes et parfois parfumées.

Dans la famille, le genre Styrax compte tout de même près de 130 espèces. Je ne suis pas sûr que l’on en trouve plus de 6 ou 7 dans nos jardins....

Le plus connu est Styrax japonica qui m’a toujours impressionné au Japon. Nous en reparlerons dans une autre histoire.

Si je souhaite présenter le Styrax obassia c’est que, en plus de sa généreuse floraison, il se distingue des autres par ses très grandes feuilles fortement incisées à l’apex.

L’espèce est originaire des forêts du Japon, de Corée et de l’Est de la Chine. En septembre 2011, nous avons eu l’occasion de l’observer à plusieurs reprises, dans les montagnes de la Corée du sud. Certes, ce n’était pas la saison des fleurs mais les arbres -car ils formaient de véritables arbres - portaient de longues grappes pendantes de fruits. Il était tout à fait étonnant de se promener sous une canopée de Styrax !

Si l’espèce peut dépasser les 10m de haut dans son milieu naturel, elle ne deviendra pas plus haute qu’un grand arbuste dans nos jardins.

 

En 1889, J.D. Hooker note qu’il s’agit d’un des plus beaux arbustes à fleurs rustiques introduits du Japon depuis des années. Il fut découvert par Siebold au Japon qui nota que ses fleurs sentaient la jacinthe. A l’époque, on le connaissait des îles Kyushu et Shikoku au Japon mais également de Corée où Wilford le découvrit et où il le collecta en 1859 pour les jardins de Kew.

Hooker, toujours en 1889, note également que la différence de taille et de forme de ses feuilles est remarquable.

En juin 1888, Mr. Veitch exposa la plante à la Royal Horticultural Society.

 

Au jardin, la plante demandera un sol drainant, humifère, acide à neutre, pas trop sec, en situation mi-ombragée ou au soleil non brulant. Elle fleurit en mai-juin et ses inflorescences, qui comptent 15 à 20 fleurs, peuvent atteindre 15 cm de long. Ses feuilles peuvent dépasser les 20 cm. Sa floraison est généreuse et sa croissance assez rapide.

 

Styrax-obassia.jpg

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